
Favoriser l’insertion professionnelle des apprenants
La Grande Ecole du Numérique a pour objectif de répondre aux besoins en compétences numériques des recruteurs dans toute la France en formant les personnes éloignées de l'emploi aux métiers du numérique grâce à son réseau de formations labellisées. Mais quels sont les facteurs clés de succès pour une bonne insertion des apprenants à l’issue de leur formation ? Quel type d'accompagnement socio-professionnel proposer aux apprenants ? Comment s’appuyer sur les entreprises pour une offre de formation cohérente avec les besoins en compétences numériques du territoire ?
Eugène vous partage les bonnes pratiques de trois organismes qui proposent des formations labellisées GEN : le CEFIM, la Fondation Apprentis d’Auteuil et Label Ecole.
Rejoignez, vous aussi, le réseau GEN en candidatant à l’appel à labellisation (prochain relevé le 30 septembre 2021 : suivez l'actualité de la GEN sur les réseaux sociaux pour être informé lorsqu'il sera possible de déposer de nouveau des candidatures) !
1. Construire la formation en partenariat avec les entreprises
Il est essentiel que les formations déployées soient en cohérence avec le bassin d’emploi du territoire. Un enjeu bien appréhendé par le CEFIM, avec la formation au métier de technicien d’assistance informatique située à Tours comme nous l’explique Mickaël Clément, chargé de développement territorial au CEFIM : « Depuis sa création, le CEFIM a travaillé avec plusieurs centaines d'entreprises du territoire. Que ce soit directement, via des formations courtes pour les salariés, via les périodes de stages ou d'alternance réalisés par les personnes que nous formons, via les « rencontres entreprises » que nous organisons pour nos stagiaires, ou indirectement, grâce à nos diplômés qui exercent aujourd'hui sur l'ensemble du territoire ». Aujourd’hui, le CEFIM emploie trois conseillers en formation qui ont pour mission principale d'entretenir et de développer le réseau des entreprises.
« Cette relation de proximité avec les entreprises nous permet également d'adapter en permanence le contenu de nos formations, et de répondre ainsi aux besoins en compétences des professionnels. »
Ce travail en synergie avec les professionnels du secteur qui interviennent au sein des formations du CEFIM permet de valider les choix technologiques grâce à leur expertise sur des technologies émergentes. « En effet, avant même la mise en place d'une formation, une grande partie des entreprises, start-ups ou des réseaux d'entreprises tels que l'@dirc, Syntec, Centre & tic travaillent auprès de notre comité technique et évoquent leurs réels besoins en recrutement ».
L’ensemble des entreprises s’impliquent donc dans plusieurs étapes :
- L'analyse des besoins en compétences, la co-construction du cahier des charges de la formation
- La recherche de solutions pragmatiques favorisant le déploiement de la formation, notamment la mise à disposition de plateaux techniques
- La création d'une formation sur mesure pour répondre aux objectifs définis ensemble
- Le recrutement des stagiaires en formation
- La formation en centre et en entreprise dans un dialogue constant
« Nous considérons que cette démarche s'inscrit dans une dynamique d'évolution et d'innovation de la formation professionnelle » se réjouit Mickaël Clément.
La fondation Apprentis d'Auteuil a également fait le choix d’un programme de formation au plus près des besoins des entreprises avec sa formation au métier de Technicien déploiement réseau fibre optique située à Marseille. Le programme SKOLA Fibre est construit de sorte à rapprocher les jeunes des entreprises, comme le précise Thémis Zikas, chargé de projet SKOLA Marseille au sein de la fondation Apprentis d’Auteuil :
« En travaillant main dans la main avec elles, nous pouvons imaginer ou adapter nos programmes au plus près de leurs besoins et attentes. Les entreprises sont présentes à chaque niveau de la construction du programme : de sa création, à la mise en place de stages, d’échanges professionnels et d’opérations de recrutement. »
La crise sanitaire n’a d’ailleurs pas eu d’impact sur l’insertion professionnelle des apprenants du programme SKOLA, formés au raccordement de réseau de fibre optique. « Les besoins des entreprises restent toujours d’actualité. Les stagiaires ont trouvé un emploi dans la foulée du 1er confinement » se félicite Thémis Zikas.
2. Réinventer l’accompagnement socio-professionnel
Dans le cadre du nouvel appel à labellisation déployé par la GEN, les formations doivent proposer aux apprenants un accompagnement socio-professionnel qui représente au moins 10% du nombre total d’heures de formation. L’objectif est de favoriser l’insertion des apprenants sur le marché de l’emploi. Découvrez les dispositifs choisis par deux formations labellisées.
La mise en place d’un service Emploi
Le CEFIM propose par exemple le « Service emploi », un accompagnement en plusieurs étapes qui commence par une individualisation et un soutien personnalisé pour les apprenants afin d’appuyer la recherche d’emploi. Mickaël Clément nous présente le dispositif :
« En s’appuyant sur une plateforme de e-learning, nos étudiants ont la possibilité de suivre des parcours différenciés et individualisés. Cet outil permet de s’adapter au rythme et au niveau de chaque étudiant. Dans ces séquences, les stagiaires doivent définir avec leur formateur leur plan de travail. »
La formation étant en alternance, les apprenants doivent rapidement aborder la question de la recherche d’emploi, et plus spécifiquement du stage. « Il y a un travail individuel et spécifique sur la manière de s’adresser aux entreprises du numérique. Sur l’ensemble des formations, notre conseillère en insertion professionnelle est disponible pour des accompagnements individualisés. Son rôle consiste à travailler finement les freins à l’emploi avec chaque stagiaire. »
Des formateurs en poste en entreprise
Le rôle des formateurs est aussi primordial, car ils garantissent qu’aucun apprenant n’est laissé de côté. Ils peuvent faire des retours individuels précis à chaque apprenant et adapter les séquences en fonction de l’avancement de chacun. « Le formateur référent organise de manière cyclique, ou à la demande, des entretiens individuels avec chaque stagiaire afin d’évoquer le bien-être en formation et l’investissement dans les apprentissages » explique Mickaël Clément.
Les formateurs du CEFIM sont la plupart du temps des professionnels en exercice : un véritable plus pour préparer les apprenants à leur insertion sur le marché de l’emploi. « La mise en situation en mode projet avec des stagiaires leur permet de transmettre les compétences transverses (soft skills) qui aident les stagiaires à se projeter dans une situation professionnelle. »
De plus, une partie conséquente des parcours de formation est construite autour de la réalisation de « vrais projets pour de vrais bénéficiaires ». La formation s’effectue donc en situation de travail en entreprise, avec un mode d’apprentissage radicalement différent.
Un accompagnement qui dépasse le cadre de la formation
Afin de faciliter le retour à l’emploi des apprenants, la Fondation Apprentis d'Auteuil propose un accompagnement global aussi bien individuel que collectif avec un travail sur les techniques de recherche d’emploi grâce à des ateliers CV et des préparations à l’entretien.
Un focus est également réalisé sur les soft skills. « L’accompagnement collectif comprend l’acquisition et le développement des compétences comportementales contextualisés aux métiers de la fibre optique notamment la communication » précise Thémis Zikas.
Mais l’accompagnement socio-professionnel dépasse aussi le cadre strict de la formation. En effet, l’accompagnement individuel concerne aussi des sujets relatifs à la vie personnelle des apprenants tels que « la gestion budgétaire, trouver un logement ou encore réaliser un bilan de santé ». Des aspects essentiels à prendre en compte pour permettre à l’apprenant d’appréhender sereinement sa formation et sa recherche d’emploi.
La Fondation Apprentis d’Auteuil déploie donc un véritable dispositif de A à Z à travers le projet SKOLA Marseille, comme le résumeThémis Zikas : « En proposant une formation et un accompagnement à 360°, nous mettons toutes les chances du côté des jeunes. La formation s’opère par de la mise en situation pratique et concrète. »
La fondation multiplie les rencontres avec les entreprises dès le démarrage de la formation pour que les jeunes soient au plus près de la réalité du terrain et puissent se préparer à leurs futures missions. Et surtout elle apporte son aide pour lever les freins socio-économiques des apprenants : « C’est rassurant pour l’apprenant qui rentre plus sereinement sur le marché de l’emploi ».
3. Créer sa propre agence : l’exemple de Label Ecole avec Label Touche
Certaines structures font le choix de développer leur propre agence : une manière de continuer sur la lancée de la formation pour les apprenants en travaillant sur de véritables briefs clients. Une option choisie par Label Emmaüs qui a lancé récemment Label Touche, une agence digitale.
En effet, la coopérative Label Emmaüs, qui porte déjà la formation labellisée GEN Label Ecole permettant se former aux métiers du e-commerce, vient de créer son agence digitale Label Touche. Cette agence inclusive et digitale accompagne les associations, entreprises et institutions, soucieuses d’une transformation numérique à impact. L'objectif est de répondre aux besoins croissants des entreprises en matière de e-commerce tout en favorisant l'insertion professionnelle des personnes éloignées de l'emploi comme l'explique Maud Sarda, co-fondatrice et directrice de Label Emmaüs :
« Avec Label Ecole, les apprenants se forment aux métiers du e-commerce, mais surtout ils développent leur confiance en eux. Label Touche leur permet ensuite d’évoluer dans un contexte professionnel pour révéler tous leurs talents. Il n’y a aucune raison de réserver le monde du digital aux bac +5 ! »
L'agence Label Touche recrute donc des anciens apprenants de la formation Label Ecole afin de renforcer leur accompagnement vers l’insertion et les aider à la réalisation de leur projet entrepreneurial.
Miser sur les outils de la GEN : Diversifiez Vos Talents et le partenariat Recruteurs de Talents Numériques
La Grande Ecole du Numérique s'est associée à la plateforme de recrutement inclusif Diversifiez Vos Talents, développée par Mozaïk RH, pour permettre aux entreprises partenaires de la GEN de recruter vos apprenants. Son originalité ? Déjouer les biais de discrimination à l’embauche en proposant aux recruteurs des profils évalués sur leur potentiel, plutôt que sur leur CV. De grandes entreprises, des startups mais aussi des recruteurs du service public sont déjà présents sur la plateforme.
Dès leur entrée en formation, n’oubliez pas de proposer à vos apprenants de s’inscrire sur Diversifiez Vos Talents pour les aider à trouver un stage ou une alternance. A l’issue de leur formation, ils pourront y consulter les offres d’emploi dans leur secteur.
La GEN vous propose de découvrir la plateforme Diversifiez Vos Talents avec les équipes de Mozaïk RH au cours d’un webinaire qui sera organisé à l’automne 2021. Pourquoi inciter vos apprenants à s’inscrire, comment fonctionne l’algorithme de matching, quelles sont les entreprises présentes sur la plateforme ? Vous saurez tout sur notre job board partenaire ! Vous souhaitez être averti lors de l’ouverture des inscriptions : pré-inscrivez-vous à l’événement !

A retenir
Pour conclure et pour reprendre les termes utilisés par Mickaël Clément du CEFIM, « suivi personnalisé, travail sur des projets réels, accompagnement par des professionnels » sont trois facteurs clés de succès pour une bonne insertion des apprenants à l’issue de la formation.
En effet, en proposant un accompagnement socio-professionnel à 360° avec des mises en situation, un travail sur les techniques de recherche d'emploi, un accompagnement par des professionnels et un conseiller en insertion professionnelle pour une aide individualisée, vous donnerez toutes les cartes en main à vos apprenants pour trouver un emploi.
Enfin, il est essentiel de proposer une offre de formation cohérente avec les besoins en compétences numériques et un travail en collaboration avec les entreprises, que ce soit dans la construction du parcours de formation ou la réalisation de projets concrets, pour que les apprenants qui arrivent sur le marché de l’emploi disposent des compétences les plus recherchées.