
10 points à retenir du Livre Blanc «Penser et agir compétences»
La GEN a lu pour vous le Livre Blanc « Penser et agir compétences : Un changement de paradigme pour les établissements et les formations? » édité par la FNEGE à la rentrée 2020. Découvrez les 10 points clés à retenir !
1. Pourquoi penser et agir compétences ?
La loi du 5 septembre 2018 prévoit deux mécanismes qui révèlent son ambition de faciliter et d’organiser la certification professionnelle tout au long de la vie :
- tout d’abord, en concentrant les financements provenant des entreprises vers des dispositifs certifiants (apprentissage, contrat de professionnalisation, Pro-A, CPF, CPF de transition) ;
- ensuite, en demandant aux certificateurs de revoir leur certification tous les cinq ans afin de mieux les adapter aux besoins actuels et futurs du marché du travail.
Le législateur apporte ainsi une clarification sur l’offre de formation professionnelle continue qui distingue :
- l’offre de formation certifiante qui conduit à des certifications professionnelles ou à des blocs de compétences,
- de l’offre de formation qui ne peut délivrer que de simples attestations, mais certainement pas à des certificats, certifications ou habilitations.
2. Quelques définitions
Selon Richard Wittorski, « la compétence se situe à l’intersection de trois champs : le parcours personnel, l’expérience professionnelle et la formation ». Elle regroupe ainsi des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être.
On parle également de « méta-compétence » lorsqu’une compétence est prédominante pour pouvoir exercer un métier.
La loi du 5 septembre 2018 définit par ailleurs les blocs de compétences comme étant des « ensembles homogènes et cohérents de compétences contribuant à l’exercice autonome d’une activité professionnelle et pouvant être évalués et validés ».
3. Qui est concerné par l’approche par les compétences ?
- Les apprenants, qui doivent considérer leur employabilité à court terme (être recrutés) et à long terme (construire leur parcours professionnel) ;
- Les entreprises, qui ont besoin de professionnels formés pour pouvoir répondre à leurs besoins en compétences à court et long terme ;
- Les organismes de formation bien sûr, qui doivent adapter leurs parcours de formation en ce sens.
4. Ce que l’approche par les compétences implique en termes de changement
- Vision et stratégie : passer d’une « consommation passive » de savoir à court terme à une co-construction de son parcours de formation tout au long de sa vie.
- Programmes et contenus : passer d’une approche disciplinaire à interdisciplinaire et d’une logique d’unités d’enseignement à une logique de blocs de compétences.
- Lieux et modalités : développer les lieux de formation et proposer un mix de modalités d’enseignement entre présentiel et distance.
- Pédagogie et didactique : sortir d’une approche descendante et formalisée pour encourager les pédagogies actives, personnalisées et innovantes.
- Evaluation et reconnaissance : passer d’une approche sommative (évaluation du degré de maîtrise des apprentissages des apprenants) pour encourager une approche formative (mesurer la progression des apprentissages afin de renseigner l’étudiant et l’enseignant sur les acquis ou les éléments à améliorer).
5. La refonte du système de certification professionnelle en France
France Compétences a absorbé l’ex-CNCP (Commission nationale de la certification professionnelle) le 1er janvier 2019. Cette nouvelle agence est chargée d’organiser la régulation de l’enregistrement des certifications professionnelles dans deux répertoires distincts : le Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) et le Répertoire spécifique des certifications et habilitations (RSCH).
6. Les différentes modalités de reconnaissance de compétences accessibles en apprentissage et formation continue
- Les titres et diplômes enregistrés au RNCP
- Les blocs de compétences enregistrés au RNCP
- Les certifications enregistrées au RSCH
- Les certificats de qualification professionnelle (CQP) de branche ou interbranche
- Les qualifications professionnelles reconnues dans les classifications d’une convention collective nationale de branche
7. Les trois grandes étapes d’un tel projet
- Réaliser une étude prospective en sollicitant les équipes pédagogiques, les experts métiers de la filière et les branches professionnelles, en analysant les perspectives économiques…
- Construire les référentiels d’activités, de compétences et d’évaluation de la certification
- Construire et organiser la nouvelle maquette en identifiant les écarts entre la maquette actuelle et les changements qui doivent y être apportés.
8. Les trois documents incontournables pour rendre vos formations certifiantes
- Le référentiel d’activités, qui décrit les situations de travail et les activités exercées, les métiers ou emplois visés ;
- Le référentiel de compétences, qui identifie les connaissances et les compétences, y compris transversales, qui en découlent ;
- Le référentiel d’évaluation, qui définit les critères et modalités d’évaluation des acquis.
9. Les 9 critères d’enregistrement d’une certification professionnelle au RNCP
- Les résultats en matière d’accès ou de retour à l’emploi et l’adéquation des emplois occupés par rapport au métier visé sur deux promotions (en comparaison avec des certifications visant des métiers similaires ou proches)
- La qualité des référentiels d’activités, de compétences et d’évaluation
- La mise en place de procédures de contrôle de l’ensemble des modalités d’organisation des épreuves d’évaluation
- La prise en compte des contraintes légales et réglementaires liées à l’exercice du métier visé
- La possibilité d’accéder au projet de certification professionnelle par la VAE
- La cohérence des blocs de compétences et de leurs modalités spécifiques d’évaluation
- La cohérence, le cas échéant, des correspondances totales ou partielles mises en place avec des certifications professionnelles équivalentes et de même niveau de qualification et leurs blocs de compétences
- Les modalités d’association, le cas échéant, des CPNE de branches professionnelles dans l’élaboration ou la validation des référentiels
10. Les secrets de la réussite de ce projet (la méthode CAES développée par Franck Brilllet et Aline Scouarnec)
- Une démarche collective, collaborative et co-construite
- Un pilotage en mode projet 3A : Ambitions - Actions - Améliorations
- Une méthode simple, souple et solidaire

Pour aller plus loin
Vous souhaitez en savoir plus ? Téléchargez le Livre Blanc sur le site de la FNEGE. Ce Livre Blanc est issu du webinaire organisé par le réseau IAE FRANCE, en partenariat avec AUNEGe, membre de l’Université Numérique, et la FNEGE.